Été de glace

La journée suivant cette nuit terrible fut agitée au Pavillon du Loup ou bien entendu la petite Haylyn pas bête comprit bien que quelque chose de très sérieux s'en prenait directement à son guide bienveillant le Loup.

Les louveteaux de la Tanière du loup ont rejoint la cité et le Pavillon sous ses yeux et avec tout ce qu'elle put offrir d'aide pour les apaiser. Les réactions des chamanes hésitants, furent de lui en dire le moins possible pour ne pas perturber ses leçons et la garder concentrée.

C'était sans compter sa curiosité, elle fut mise au soir venu au courant plus précisément des évènements récents et c'est sous la garde de Freya Loutre de guerre qu'elle put - enfin - aller voir le chamane au sanctuaire de la Tanière du Loup.

Elle qui s'est jusque là tenue loin de tout ça eut peine à s'informer, assez têtue et concerné elle eut a fouiner, à creuser, à observer, à poser mille questions pour comprendre. Mais la finalité de toute leur soirée fut assez simple à résumer en définitive : Est ce que tout ça est vraiment lié aux empoisonnements des Nornes ?

Toujours est il qu'elle se fit volontaire pour aller rapporter au Pavillon du Loup l'état du sanctuaire de la Tanière et demander de l'aide pour qu'on le remette en état. Touchée par la tristesse du chamane et sûre d'y avoir vue de la culpabilité elle promit aussi d'aider la loutre à lui apporter vivre et un peu de réconfort.

Après un temps pour se remettre et une courte nuit agitée. Elle fit en sorte aux premières lueurs du jour de tenir sa parole en demandant de l'aide auprès de Fastulf :

"Je rentre de la Tanière du Loup et je m’inquiète beaucoup pour son chamane, il reste seul et les lieux sont souillés des traces de l'attaque, du sang de nos frères loups. N'y aurait il pas quelques braves ici qui puisse l'aider a retrouver le moral et consolider la grotte ? Et s'il y avait une nouvelle attaque ? Orateur je vous en prie faites leur savoir vous avez les mots et ils vous écouteront, vous. On ne peut pas laisser un des nôtres seul, la meute doit l'aider ! "

Entre deux leçons, deux discutions on voit depuis quelques jours la petite louve plancher sur un vieux bout de parchemin raturé de partout, elle expliquera a demi mots, tachant de rester mystérieuse et d'accorder a son petit jeu de grosses notions élitistes, qu'il est question d'hommage au Loup, d'offrande en l'honneur de ses frère et sœurs tombés récemment. Sans trop d'éterniser, elle répondra avec le sourire qu'elle s'en chargera en excusant Ida, chamane du Loup, de son absence momentanée. Bien entendu, elle ment avec soin sur ce point de détail et n'en parle qu'a ceux qu'elle connait au mois de grosse grosse réputation de fidèle du Loup.

Depuis qu'elle s'y est engagée, Haylyn n'a pas chaumée ni faite semblant ! C'est le jour même de la fin de la grande Traque qu'elle passa à l'action, ce qui lui valut une journée bien chargée et un lendemain difficile.
(navré de tout poster d'un coup mais pour pas trop charger Lalay' on a joués aujourd'hui)

La journée (de jeudi) :

Dès la fin des repas, libérée pour l’évènement de leçons la voila qui cours aux enclos pour, avec tout l'aplomb du monde, emprunter un Dolyak de bat ! Elle repart en direction des contreforts ou se prépare les festivités de la grande traque avec Corn'Fière ! Un très serviable dolyak avec une corne de traviole pointant le ciel fier'ment ! En échange elle a promis a l’éleveur quelques unes des belles peaux les plus solides de la prochaine chasse.

Arrivée aux contrefort, elle compte bien taper contre.. et fort ! Elle va trouver le cuistot qui crie le plus fort et lui explique armée de son regard de petite louve qu'elle cherche désespérément de la vraie viande de vraie qualité auprès de vrais.. cuisiniers ! Pas du tout flatteuse la maline parvient à se faire offrir pas moins de deux belles marmites et une caisse de charcuterie contre son aide. Elle mettra la main à la patte en épluchant avec les p'tits loups des pommes de terres sur le champs. Et fines les pelure s'il vous plait les enfants ! On ne gâche pas.

Corn'Fière chargé des trois caisses elle repart vite en direction du camps d'Arthenais ou ils arrivent tout deux bien trop tard dans l'après midi. Les provisions pour la cérémonie sont en sécurité ici. Elle conseillera aux filles de s'assurer une bonne fois pour toute que cette viande ci est saine. Mais, selon elle, ça vient d'un endroit sûr.

Elle reviendra sur Hoelbrack bien trop tard pour envisager d'aller chercher des tonneaux de bière. Qu'a cela ne tienne, elle l'a bien vue venir celle là et après avoir rendu Corn'Fière, et remerciée les éleveurs elle file tout droit au Pavillon du loup pour utiliser encore une fois son arme terrible, le ... regard triste !

Avant que le combat de la grande Traque ne commence elle a tout juste le temps de le trouver sur le départ et lui demande donc très directement et sans trop de détours quelques peaux bien épaisses de la prochaine chasse, ainsi qu'un tonneau du Pavillon pour l'aider à sa cérémonie. Sa demande n'étant pas si osée en définitive, puisque dans l’intérêt de la meute, Fastulf accepte cette demande et c'est sur cette note que commence la soirée palpitante du dernier combat, celui qui élira le pourfendeur !
Sans oublier bien sûr d'aller aider au nettoyage en fin de soirée, de bonne foi.


Le lendemain (vendredi) :

C'est épuisée qu'elle supporte une bien étrange journée. Mais qui lui laissera le temps de terminer sa petite affiche et de la placer au pavillon. Une occasion de plus d'expliquer qu'elle s'en chargera car son maitre Ida est fort occupée. La maline n'a pas perdue de vue leur objectif et s'en tiens à son rôle.

(navré pour le faux détourage mais la flemme de comprendre pourquoi)
Aujourd'hui (Samedi donc :p)

La petite termine ses préparatifs, elle appréhende tout de même. Son père Dankrad l'aide pour ce qui lui manque encore :  Une belle coquille et des herbes dont lui garde le secret. Doutons nous bien qu'elle l'a vue faire plus d'une fois, curieuse comme elle est, et voyons ce qu'elle en fera. Toujours qu'elle les dépose tard dans la soirée au camp. Elle en reviendra bien tard et passablement en colère. Comme rarement, elle ira dormir avec les loups. Ainsi s’achèvent les préparatifs.

Entre autres elle gardera en tête qu'il lui faudra aller récupérer un tonneau, et tout préparer dans la journée qui arrive, malgré ça elle ne trouvera pas facilement le sommeil. En plus y a plein de louveteaux depuis quelques temps, c'est mignon mais ça n'aide pas a dormir !


Matériel obtenu :
-Deux marmites de viandes en caisse, une caisse de charcuteries.
-Une offrande traquée par Arthenais (elle ne sait pas encore quoi)
-Coquille et herbes odorantes en sacoche.
-Affiche en place.

Personnes mises au courant par Haylyn de la cérémonie :

Très peu, comme convenu, L'orateur Fastulf, le cuistot en chef de la grande Traque. Si on lui demande en revanche elle dira que c'est une cérémonie pour accompagner dans les brumes les loups tombés et purifier le sanctuaire de la Tanière. Elle ne parle pas trop de buffet sauf si l'on vient la questionner avec insistance, ou qu'elle trouve un intéressé étrange selon les critères qu'elle sait de l'empoisonneur.

hrp:

A Givrelac, après une nuit mouvementée, et des choix difficiles ...


Dans la pénombre du pavillon, elle tremblait. Ses yeux rivés sur la cuisine détaillaient inlassablement les formes rectangulaires des provisions entassées par Haylyn. Elle était seule, sur les fourrures, le souffle haletant, les muscles tendus, la respiration saccadée par la douleur. Elle pouvait sentir la sueur en gouttes qui roulait sur sa peau, témoignage silencieux de son supplice.

Elle attendait. Elle attendait une réponse à ses questions, elle attendait un changement qui ne viendrait pas ... elle attendait que la douleur ne soit plus qu'une sensation uniforme, comme elle l'était souvent ces dernières semaines. Elle avait appris à la concevoir, malgré elle, mais pas à l'accepter. Ses lèvres collées par le silence et la douleur se détachèrent brusquement. Un hurlement traversa le pavillon, déchirant, et quelques voix inaudibles ou presque lui parvinrent. Celles des siennes. Celles qu'elle avait toujours chéri, aimé, respecté. Le silence revint, et avec lui, le flot de ses pensées déchaînées.

La veille, son choix de sauter deux doses de remède pour en faire un petit stock d'avance, n'avait pas été partagée avec unanimité. Aux premières lueurs de la douleur, déchirée par le chagrin d'un passé qu'elle voulait saisir, elle avait regardé en silence le mépris et la haine qu'elle avait toujours refusé de concevoir. Le regard blessé d'une louve qu'elle devait abandonner pour lui rendre sa liberté. Son cœur, pensait-elle, n'aurait jamais de repos. Et pourtant, bien après le départ de celle qui fut son oméga, elle savait que ce choix était le bon.

Il est des moments dans la vie d'une norne, ou le chagrin, l'envie, le désir, n'excusent pas la faiblesse. Des moments ou sangloter n'est pas une faiblesse, mais une force.
La force de laisser partir celle qu'on aime parce qu'on sait qu'elle ne pourra pas trouver le repos à nos côtés.
La force de souffrir pour une cause plus grande que soi.
La fille de la rage, rongée le par le poison, fixant ces caisses ... avait reçu une leçon qu'elle ne pensait pas se donner. Agir pour les autres, est un excellent remède au vide qui nous remplit. C'était peut être en cet instant, la seule et unique force qui l'empêchait de se livrer à sa folie sanglante.

Elle délaissa des yeux les caisses mornes, et la forme inégale du cadavre de minotaure entreposé dans un coin de la cuisine servant d’entrepôt pour le piège tendu quelques jours plus tôt. Dans un geste inégal, elle se mit à bouger son bras et son regard passif se posa sa main. Une main dure, sanglante, griffue. Une main tatouée de la force de la meute, mais seule dans les ténèbres. Une main de championne tremblante.

Pour la première fois, elle sut qu'il n'y avait aucune faiblesse véritable derrière ce tremblement. Pour la première fois, elle apprécia l'idée du devoir et du don de soi... car demain, à l'aube .... elle tuerait un couvregivre ou un amateur de poison, mais aussi car demain à l'aube, elle aurait pour la première fois, mis un terme à sa souffrance silencieuse.

Un filet de lumière pénétra le hall, et le visage de Sandra vint obscurcir sa vue. Elle lui souriait. Elle souffrait ... mais elle était heureuse.