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 Moments de vie - Arthën

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Arthën

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MessageSujet: Moments de vie - Arthën   Moments de vie - Arthën EmptySam 31 Jan - 19:30

La chasse


   
Musique liée.
https://www.youtube.com/watch?v=tBKGR6YHi60

Il courrait à toute allure, fringuant, affamé, heureux. La neige s'étalait à ses pieds, infinie et blanche, sublime. Parmi les centaines de grains blancs, des diamants brillaient sous le soleil aigu des cimes froides, et il caressait son dos agréablement. Un rocher, un tronc d'arbre, et sa souche, un ruisseau ... il sautait, pris dans l'élan de sa course folle, repu de sensations et de beauté. Il dévorait ce paysage autant qu'il suivait l'odeur du miel qu'il sentait tout proche. La neige se fit plus rare, et céda peu à peu le terrain à la foret assombrie. Fini le soleil. Fini la douce chaleur printanière de sa caresse. Les arbres crochus furetaient avec les ombres, et les bruits imperceptibles contrebalançaient l’atmosphère oppressante en évoquant la vie. Un oiseau hurlait ici et là, un loup lui donnait écho. Il continuait sa course folle, guidé par l'instinct, ému par ses sens, et ce qui avait été une ligne droite enneigée se mua rapidement en slalom complexe. Les arbres défilaient, et se ressemblaient tous, hauts, puissants, anciens. Il s'arrêta un moment. Un besoin aussi pressant que naturel lui imposant une halte. Il haletait, et transpirait. C'était dur parfois, de courir de la sorte, mais n'étais-ce pas merveilleux? il sentait ses muscles endoloris et crispés par la course, et l'envie de courir l'arracha à sa contemplation d'un morceau d'écorce mité d'un bon mètre qui  était venu mourir aux pieds de son ancien possesseur. L'odeur du bois était agréable, elle mêlait à sa sensation de liberté, le gout de la nature, et le sentiment de la rébellion. Il était libre.

Il se remit en course, reniflant les environs avant de choisir sa direction, et rapidement, la foret fit place à une clairière parsemée d'arbres épars. Un gros nid de guêpes trônait là, bourdonnant. Il s'assit dans l'herbe couverte d'une fine pellicule de neige, et se prit à regarder l'arbre qui soutenait un tel trésor avec avidité. Il avait faim.
D'un pas d'un seul, acharné, assuré, il se mit en tête de grimper le mastodonte de bois trempé. Il prit appui contre le tronc, et se hissa lentement. Il était lourd, mais rien n'arrêterait son ascension. C'était un battant, un grand prédateur. Il se mit à gémir de douleur au fur et à mesure de l'ascension : les muscles de ses membres endoloris par la course, criaient leur mécontentement. Mais il en aurait fallu plus pour le priver de son dû. Arrivé à bonne hauteur, il faisait désormais face au gros nid bourdonnant. Boule noirâtre et boueuse, dont l'essaim s'activait sans cesse : quelle frénésie, quelle ardeur, mais quel délice!
Il prit appui sur le tronc et se lança contre la boule noire, sans plus d'hésitations. Ces insectes n'avaient qu'à mieux se cacher. Son élan emporta la branche, et le chaos qui s'en suivit fut aussi assourdissant que douloureux. Aux piqures s'ajoutait la chute : dure, longue, amortie par une couche de neige trop fine pour être utile : elle le surprit. Il ne put retenir son cri de douleur, et se roula dans la neige et l'herbe verte, écrasant quelques fleurs qui poussaient là, dans les basses altitudes de Boréalis. Sitôt l'essaim dissipé et à moitié écrasé, perclu de courbatures mais non moins attentif à son repas, il se jeta sur le nid pour l'éventrer d'un coup net, et commencer à se nourrir. D'autres bestioles bourdonnante y étaient, mais qu'importe? Il les écrasait mollement en mangeant le miel, sans aucune forme de bienséance ou de retenue, s'en barbouillant, et se délectant de la saveur du travail accompli, et de la chasse fructueuse. Y avait-il meilleure sensation?

Un grondement vint le surprendre... trois loups sortaient des bois, noirs, grands, puissants.  Un combat qu'il ne gagnerait pas. Il le savait. Il avait connu trop de louves pour ne pas savoir qu'elles étaient des pestes sans nom. Il fit un bond en arrière, sans cesser de trainer la carcasse boueuse et encore grouillante du nid. Ses fesses heurtèrent le tronc d'arbre dans un choc délicat qui contrebalancait la violence des pas des trois prédateurs qui commencaient à se mettre en place, une lueur sadique au fond des yeux. Les trois bêtes l'encerclaient en silence, présage d'une mort aussi rapide qu'inévitable pour un chasseur de sa taille.
La peur le prit, et la panique lui martelait les tempes. Il était coincé. Sa course l'avait épuisé, et la mort n'était pas évitable. Il le sentait au fond de lui, et lâcha le nid pour s'avancer vers le premier loup en grognant. L'animal était si gros qu'il le dominait de sa simple stature, mais quel choix avait-il, sinon de se battre? Il ne se laisserait pas mourir là sans réagir.

Une bête noirâtre sortit du bois dans un hurlement, et empala le premier loup dans un bruissement presque délicat. L'animal s'effondra dans la neige, l'aine percée de trois coups de griffes profonds. Les deux suivants firent volte face, et se mirent à gémir et à partir en courant, effrayés.
Un monstre de muscles et de poils se tenait au dessus du corps. Il le fixait en silence, la main droite couverte de sang frais. Sans un mot, il approcha l'ourson, et vint le soulever par les pattes avant, avant de le serrer contre son buste hirsute et noir. Il avait peur, il tremblait. Il restait là, attentif au souffle puissant et violent de la bête, et une odeur vint le surprendre, suivie de la carresse des griffes sanglantes contre son dos, affectueuse, protectrice. Il enfouit son museau dans la fourrure noire, et se surprit à reconnaitre l'odeur de la teigne qui le martyrisait si souvent. Elle se mit en marche à une vitesse folle, et la foret défilait sous ses yeux, comme il ne l'avait jamais vue. Elle semblait si petite de là, et si facile à traverser. Une minute suffit pour rejoindre les étendues neigeuses qui entouraient le pavillon, là ou sa course avait débuté.

Elle le reposa par terre en silence, et se tordit dans un cri de douleur, reprenant sa forme habituelle. Arthen vint lui caresser la tête en lui souriant, et mit un doigt griffu devant sa bouche, la tête devant celle de l'ourson.

"Shhhhhht..."


Dernière édition par Arthën le Sam 31 Jan - 19:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Moments de vie - Arthën   Moments de vie - Arthën EmptySam 31 Jan - 19:31

La meute



https://www.youtube.com/watch?v=actZumishxQ


Elle vient s'asseoir en silence, au milieu de la meute. Elle la regarde courir et marcher, se battre, hurler. C'est le test immuable du sang qui se joue sous ses yeux. Les premiers loups qui l'ont sentie approcher se sont deja retournés et l'observent en silence. L'Alpha attend, assis, parfaitement immobile devant le sanctuaire érigé à même la roche de la grande grotte.

Elle dépose ses armes sur la roche glacée dans un silence absolu, et attend, assise, à portée des bêtes qui rôdent. Le groupe l'observe et la sent. Il tourne, volubile, excité, et gronde sourdement. Elle sent leur faim et leur méfiance. Une femelle blanche approche lentement, et vient lécher son visage en gémissant. Arthen ouvre la bouche et la laisse la lécher, comme elle le ferait si elle était un membre à part entière du petit groupe. Les autres observent, et quelques jeunes excités approchent et poussent les plus âgés pour venir lui mordiller les poignets et la lécher à leur tour. Elle esquisse un sourire de joie, et de bien être, et s'allonge sur le sol. Des dizaines de loups sont là, et la chérissent simplement. Comme une sœur, comme un loup, comme un membre à part entière de leur harde. Elle caresse quelques encolures, et répond aux coups de langues en leur griffant le cou doucement.
Quelques loups plus énervés et excités que les autres se mettent à se battre pour avoir leur place a côté d'elle et lui souhaiter la bienvenue. Leur sœur adorée est parmi eux à nouveau, et la symbiose de la meute est toujours là, toujours aussi prégnante, et immuable. Aux cris de joie et de satisfaction, se joignent les grondements et les hurlements des bagarreurs locaux. La grotte s'emplit dès lors de vie et de mouvement : la meute fête le retour d'une soeur, aussi aimante que brutale, aussi pleine d'affection qu'elle est dure. A la joie des retrouvailles s'adjoint alors le plaisir du soulagement. La satisfaction de savoir, enfin, qu'elle n'a pas perdu ce qui lui est le plus cher.  Au milieu de la meute déchainée, elle se met à rire, sous le regard curieux de la jeune Ira, cachée à l'entrée de la grotte.

Au matin, elle dort parmi les siens, les bras autour d'une louve blanche d'un mètre cinquante de haut, la tête enfouie dans son cou épais, contre son pelage pur. Celle la même qui l'avait retrouvée bien plus tôt, alros qu'elle se perdait dans la brume et la glace. Celle la même qui n'avait jamais cessé de la veiller.
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MessageSujet: Re: Moments de vie - Arthën   Moments de vie - Arthën EmptySam 31 Jan - 19:32

Rage & Désespoir
   


   


"N'avez vous jamais senti la puissance de la montagne? N'avez vous jamais gouté la rage? Écoutez le vent, asseyez vous, et laissez ce qui vous entoure parler pour vous. Ne sentez vous pas? Écoutez. Il siffle, lentement, sans jamais s'arrêter malgré ses écarts et ses mouvements imperceptibles. Il est là, toujours, inarrêtable, au delà de nous. C'est une force qui nous échappe, une force que nous ne pouvons pas dominer. C'est un ennemi auquel on ne peut pas opposer de force. Il est à l'image de la bête.
Asseyez vous, et écoutez. Vous l'entendez hurler? vous l'entendez geindre? elle réclame ce qu'elle a toujours voulu. Elle est là, en moi, en nous, en vous. C'est le hurlement affamé de la lune grotesque. La faim du désespoir, la rage qui mène à la perdition. Vous l'entendez? Non?
Suis-je donc la seule à qui cette volonté malsaine s'en prend? Suis-je le seul monstre parmi nous? Vous, pourtant, vous qui êtes le cauchemar, ne devriez vous pas vous en rendre compte? Ne devriez vous pas sentir comme elle est insidieuse?"

Elle murmurait doucement, le regard fou. Elle prit la tête du sylvari entre ses mains dégantées, et lui carressa la joue lentement. Ses griffes épousaient les noeuds complexes du visage sombre et parsemé de tâches violacées sous la lueur lunaire, elles laissaient ici et là des marques fragiles et imperceptibles de bois rapé. L'être végétal ne bougeait pas, mais ses lèvres tremblaient. La douleur qui figeait son corps était trop forte pour qu'il puisse encore réagir. A terre, il voyait d'un regard las et fatigué, appelé par la mort, le cadavre de son confrère et ancien compagnon. Il était déchiré en deux, par la sauvagerie et la haine, sans raisons. Il gisait là, pitoyable paroxysme d'une oeuvre malsaine. La bête était peut être aussi mauvaise que le cauchemard, au fond. Pour la première fois depuis longtemps, il éprouvait la peur, et l'angoisse. Peut être avait-elle dépassé de si loin le stade de la volonté libératrice et de l'individualisme, qu'elle en venait à dominer par le sang.
Elle était belle, mais ne dit on pas des plus belles fleurs qu'elles sont bien souvent dangereuses? Ses cheveux noirs tressés encadraient un visage agréable, bien que dur. Ses tatouages sombres et les marques sanglantes qui la recouvraient ne faisaient que lui donner une allure plus agréable encore. Sans y penser, il se surprit à s'offrir un dernier élan d'envie avant de mourir.
La Norne le regardait, désormais silencieuse, et vint coller sa bouche contre son oreille pour murmurer quelques mots.

"Je ne suis même pas désolée ..."

Elle recula d'un geste vif, et ses pouces munis de griffes acérées s'enfoncèrent dans les orbites végétales, les percant dans un bruit de succion accompagné d'un hurlement aigu. Arthën le tenait désormais uniquement par la tête. Le sylvari, déjà en train de mourir alors que ses griffes pénétraient son cerveau, était pris de soubresauts violents et incontrôlés. Son corps pendait dans le vide, et un mélange de fluides s'écoulaient de ses plaies béantes. Un râle court et bref vint marquer la fin du massacre. Elle lâcha le cadavre inarticulé du sylvari du cauchemar, et jeta un regard empli de dédain vers sont compagnon qu'elle avait décidé d'arracher de part en part. Ses mains dégoulinaient, et elle pouvait percevoir le bruit régulier des gouttes de sang qui s’écoulaient de ses pouces, avec les morceaux épars de chair arrachée, qui finissaient par heurter les feuilles mortes et les herbes verdoyantes sur le sol.

La foret tait redevenue silencieuse, et le crescendo de rage s'estompait lentement. Son coeur reprenait un rythme plus régulier, moins ennivrant, et ses tempes arrêtaient de bourdonner. Le vent lui, continuait de siffler entre les grands arbres de la foret de Caledon. Il était toujours là. Toujours. Et sa rage n'était apaisée que pour un temps elle aussi. Elle approcha d'un grand chêne couvert de mousse et de sang, et s'y adossa dans un souffle tremblant de détresse. Les minutes passaient en silence, et son souffle redevint parfaitement normal. Elle contemplait son carnage avec un mélange de satisfaction et d'effroi, et finit par sourire, les yeux rivés sur la lune qui brillait dans le ciel nocturne. Elle quitta l'arbre d'un bond, et s’élança dans les hautes fougères de Caledon, les bras en avant. Lorsqu'elle toucha le sol, ses griffes empoignèrent quelques brindilles avant qu'elle ne se propulse vers l'avant, toujours à quatre pattes. Elle s'arrêta à quelques centaines de mètres du carnage, et lâcha un premier hurlement, aigu, profond. Il perçait la brume nocturne avec une facilité déconcertante, et bien qu'aucune sœur ne fut là pour lui répondre, elle perçut très clairement quelques bruits d'affolement à quelques centaines de mètres de là. Elle s'élança d'un bond.
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MessageSujet: Re: Moments de vie - Arthën   Moments de vie - Arthën EmptySam 31 Jan - 19:33

Faire le lien







Elle se releva dans un gémissement douloureux. Sa cuisse lui faisait mal. Une crampe assassine nouait ses muscles et elle mit quelques secondes à se forcer à étendre sa jambe pour dissiper lentement la douleur musculaire. Elle transpirait : son corps bronzé par le soleil des cimes ruisselait, et les épaisses fourrures n'arrangeaient rien. La maladie ne l'avait pourtant pas touchée depuis des années, elle était à la fois étonnée et mécontente. Un bref regard sur sa compagne endormie en serrant l'ourson à ses côtés, et elle se surprit à se lever avec un léger tremblement, comme si sa jambe fraichement dégourdie allait lâcher. Elle se mit debout, et s'éloigna du lit et de l'âtre pour rejoindre la cuisine. Un bref regard au corps amaigri de l'asura prisonnier la fit sourire. Elle aimait le voir mourir à petit feux.

Elle ramassa une épaisse fourrure et sortit du pavillon encore nue, enroulée dans les peaux épaisses. La lune haute dans le ciel éclairait la vallée vers Hoelbrak. Le cours d'eau glacé ruisselait non loin, sans qu'elle ne puisse le distinguer des pins et de la neige. Elle prit une inspiration profonde, et se mit à observer la lune tout en caressant son ventre. Elle se griffa légèrement, marquant sa peau, et se mit à gémir. Elle avait mal...? Une impression lointaine de douleur. Un manque indescriptible.

Les yeux rivés vers la lune, elle se mit à adresser une prière au Loup, d'une voix étouffée, encore à mi chemin entre le sommeil et la maitrise d'elle même consciente et avertie, sous le regard imperturbable de la louve blanche qui était allongée à quelques mètres de là.

"Protège ma sœur..."

Elle fixait toujours le ciel, et se mit à pivoter après quelques minutes de silence, laissant son regard embué dériver sur les étoiles si parfaites d'une nuit des cimes froides. Elle contempla encore le spectacle, avant de rejoindre son lit et de se blottir entre les fourrures, le regard grand ouvert, les lèvres tremblantes. Le sommeil ne vint pas.
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MessageSujet: Re: Moments de vie - Arthën   Moments de vie - Arthën EmptySam 31 Jan - 19:35

Le gout, le manque.


https://www.youtube.com/watch?v=2hLK0zrEk-k




Elle mâchait lentement, endolorie, prête à subir la morsure violente de l'arrière gout amer. Le craquement du cartilage ne se fit pas attendre, et la violence du liquide lacrymal vint bruler son palais. Elle se surprit elle même à frissonner, accroupie sur le cadavre, et revint mordre à même la chair du visage de la bête, arrachant un morceau de joue dans un léger bruissement déchiré. Elle délaissa sa proie pour approcher du rebord de la falaise enneigée en mâchouillant la fin de son repas. Elle sentait encore l'arrière gout âpre et amer mais le sang frais venait le remplacer peu à peu, dévoilant toute sa saveur en dégorgeant la joue jusqu'à la dernière goutte. Ses crocs pénétraient la chair tendre à grands renforts de coups de langue, et elle finit par avaler la totalité de sa dernière bouchée, déglutissant son repas sans plus de cérémonie. La vallée s'étendait à ses pieds, entière, vierge de toutes traces de pas. Le linceul blanc et uniforme brillait doucement à la lueur de la lune pleine, et la louve se mit à chouiner doucement en observant le paysage, prise d'un calme aussi profond que la rage qui venait de l'animer. Elle attendait, muette d'effroi, touchée par la grâce autant que par sa propre crainte, et se mit à gratter son museau de sa patte droite, le griffant un peu. La métamorphose prenait fin, s'accompagnant de la douleur coutumière qui venait percer ses os et son visage. Elle n'eut ni cri ni gémissement, immobile sur la neige, la main sanglante plaquée sur son nez maculé de griffures. Elle haletait doucement, nue dans la neige, sa longue natte noire aux prises des vents violents qui battaient le flanc de falaise. Arthën vint frotter le flanc rasé et lisse de son crâne rasé, avant de glisser ses griffes sanglantes dans la crinière noire qui donnait naissance à sa natte.
La louve fit volte-face pour observer le cadavre déchiqueté dont elle portait encore la plupart du sang pour seule tenue. A son cou, le pendentif en acier en forme de loup pendait doucement, se lovant entre ses seins glacés par la température violente des cimes froides. L'esprit moins embrumé, elle revint à l'observation de la vallée, guettant les lueurs du camp sororitaire dans la brume lointaine. Elle se remit debout, et s’élança au pas de course, les pieds glacés par la neige et la glace. Elle dévala la pente douce qui menait à la vallée à quelques mètres de là, et entama une course folle vers le camp, et sa louve.
Le sang battait à sa tempe, violent, et ses instinct s'éveillaient à nouveau tandis que l'étrange nostalgie maussade qui l'avait gagnée plus tôt s'amoindrissant sans plus d'explications. Elle n'avait qu'une envie : il lui fallait trouver, sa soeur, il lui fallait Jika.
Parce que Jika n'était pas qu'un élément de l'ensemble, elle était le cadre de la raison, et la clef du désir et du goût. Elle était la source de la rage et la clef de sa retenue. Elle avait encore et toujours... Faim.
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